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Tout le monde cherche son bonheur, pourtant personne n’est d’accord sur son contenu.
Certains sont heureux parce qu’ils se sentent beaux en bonne santé, qu’ils séduisent leurs rencontres, qu’ils profitent des beaux objets, des voyages, de la bouffe, des sports, des jeux, une vie au jour le jour.
Beaucoup s’estiment heureux s’ils ont plus que leur voisin, en honneurs, en richesses, en savoir, en puissance, leur bonheur passe par la satisfaction de leur ego.
Jusqu’à ces dictateurs qui soumettent des peuples entiers à leur personne.
Beaucoup ne sont contents que s’ils ont plus que la veille, ils projettent leur bonheur dans l’avenir, leur carrière, leur réussite, certains même visent un bonheur parfait au-delà de leur propre mort ! Parfois même ils ne sont heureux dans leur réussite que s’ils réussissent à convaincre les autres d’adhérer à leur propre vision du bonheur. Leur bonheur est pour demain !
Jusqu’à ces gourous qui se détruisent la vie et celle des leurs adeptes pour l’imaginaire d’un Eden parfait.
D’autres s’estiment heureux s’ils ont de quoi vivre à leur goût simplement en paix avec tout le monde. Que chaque jour qui passe est un jour de gagné, face à l’âge, aux accidents ou à la maladie, vivre et sourire avec les siens, réussir à dépasser les problèmes quotidiens, leur bonheur c’est maintenant…
Ainsi tant de familles discrètes ont survécu depuis la nuit des temps.
Pour leur bonheur certains se choisissent un havre de paix, avec des voisins choisis, et des amis qui pensent comme eux, ils feront tout pour se protéger des autres : leur enfer. Ils font tout pour se protéger, défendre leur pré carré, en excluent tous les intrus, les différents, et plus ils y arrivent plus les autres deviennent jaloux de leur bonheur et plus ils devront dépenser une énergie folle pour le défendre.
Ainsi les pays riches s’arment et se protègent.
D’autres se rendent compte qu’on ne peut pas être heureux tant que son voisin ne l’est pas, car son malheur ternira cette joie de vivre et il risque de devenir envieux et agressif, alors ils font preuve d’altruisme, donnent et s’épuisent sans compter à résoudre toutes les misères du monde. Ils trouvent leur bonheur dans ce qu’ils apportent aux autres.
Ainsi de saintes personnes ont passé leur vie à écouter la souffrance des autres et essayé de l’alléger.
Mais parfois ces autres là sont ravis de recevoir sans effort, et trouvent leur bonheur sans la facilité au point d’exiger ces dons comme des dus.
Ainsi certains trouvent leur bonheur dans la vacuité d’une vie, parfois réduite à attendre jusqu’à leur mort, les aumônes sur le même trottoir de la même ville. Leur bonheur est une pièce qui tombe.
Le bonheur se gagne en fonction du jeu que vous jouez,
Si vous aimez la concurrence votre bonheur se gagnera contre les autres, et plus ils seront nombreux en dessous de vous plus votre bonheur sera épanoui.
Si vous aimez l’égoïsme votre bonheur se gagnera par votre capacité à vous isoler de tous, et plus votre forteresse sera solide, plus votre existence sera vide parfaite mais pauvre de diversités et d’aventures.
Si vous aimez l’altruisme votre bonheur sera riche du bonheur des autres, quitte à donner sans reconnaissance, parfois même aller jusqu’à être détruit par ceux que vous voudriez aider.
Si vous aimez l’illusion, votre bonheur sera l’espoir qu’un jour peut-être il vous sera offert par l’entité à qui vous aurez porté allégeance, censée être reconnaissante, le hasard d’un jeu, un Roi, un Dieu un Autre…
Si vous aimez le réel, le bonheur est de découvrir à chaque instant de nouvelles valeurs, d’ouvrir l’éventail de vos connaissances, quitte à devenir le marginal, le passionné, le fou, celui que personne ne supporte.
A vous de choisir ce que vous aimez, votre bonheur en dépend.
Mais le bonheur de tous dépend de la cohabitation sereine de ces bonheurs individuels et surtout de leur capacité à ne pas se construire sur le malheur des autres.